4) L’urgence des bidonvilles

La majeure partie des enfants de la Ciudad de los niños est issue des bidonvilles de Lima, ce que l’on appelle les « pueblos juvenes » (villages jeunes).
Ces bidonvilles se sont formés vers 1960 lorsque la population des forêts de l’Amazonie a émigré vers Lima pour fuir le terrorisme ou la pauvreté.
Le frère Hugo Morales nous expliquait à quel point la vie de ces familles était dramatique, car avant d’émigrer, celles-ci étaient pauvres mais vivaient dignement (les enfants allaient dans des écoles, ils avaient un toit et de quoi manger). Venues à Lima dans l’espoir de trouver des conditions de vie meilleures, leur situation a au contraire dramatiquement empiré et ces familles vivent désormais dans la misère la plus totale, sans toit, sans eau ni électricité.
A Lima, sur 10 millions d’habitants, quasiment 2 millions vivent sans eau ni électricité.
Quand le frère Hugo Morales nous a raconté la vie de ces enfants avant d’arriver à la Ciudad et la misère dans laquelle vit le reste de leur famille, nous avons décidé de nous rendre sur place et d’envisager une aide éventuelle pour la mission de cet été. Nous lui avons donc laissé le soin de choisir une famille parmi celles les plus démunies et nous sommes allés chez Alexander (jeune garçon de 19 ans qui a choisi de rester travailler à la Ciudad).

Il s’agit d’une famille constituée de deux femmes (mère et grand-mère) et de trois enfants (le quatrième se trouvant à l’orphelinat). Ces cinq personnes habitent dans une cabane dont le niveau d’hygiène n’est pas descriptible. Ils n’ont ni eau, ni pour ainsi dire d’électricité.
Nous avons donc décidé de faire des travaux pour aider cette famille.
Nous avons donné au frère Hugo Morales une somme équivalente à 500 euros. Il s’occupera de les donner à la famille au fur et à mesure que les travaux avanceront. Cet argent permettra de faire retirer les pierres au dessus de leur maison pour éviter les risques d’éboulement, de déplacer la maison jusqu’à un point accessible par des escaliers (on doit aujourd’hui escalader la montagne pour y arriver) et d’installer des tuyaux permettant l’arrivée de l’eau et l’évacuation des déchets.
Nous nous sommes mis d’accord avec la famille et avec Hugo Morales pour que des photos soient prises régulièrement et nous soient envoyées pour pouvoir suivre l’évolution des travaux.

La mission que nous effectuerons en juillet-août 2010 visera en grande partie à développer ce projet et à venir en aide aux familles les plus démunies de l’orphelinat.
Après avoir étudié ce projet avec le frère Hugo Morales, nous en avons conclu qu’avec 800 euros nous pouvons faire des travaux permettant à une famille de vivre sous un toit avec des conditions d’hygiène de base (à savoir avec l’eau, l’électricité et un système permettant l’évacuation des déchets).
Tout au long des mois à venir, nous travaillerons en étroite collaboration avec Hugo Morales qui se fera l’intermédiaire entre l’association et ces familles. Nous continuerons évidemment en parallèle à aider l’orphelinat dans les projets cités précédemment (cf chapitre 1).